Les Garçons-fleurs : masculinités par le prisme des fleurs
Clara Caulier
Les Garçons-fleurs : masculinités par le prisme des fleurs
Informations
Art espace
Sous la direction de Catherine Strasser
1 vol. (290 p.) : ill. ; 25 cm
Réserve mémoires : M2023/13
Résumé
"En grec ancien, orchis (orchidée) signifie testicule . Le lien établi avec les mythes de Narcisse, Crocus, Adonis et Hyacinthe n'est pas vérifié mais toutes ces plantes (l'orchidée, le narcisse, le crocus, l'anémone et la jacinthe) possèdent un bulbe ou un rhizome, particularité des plantes vivaces : symbole du cycle. Les personnages de ces mythes sont tous morts avant d'avoir accompli leur devoir marital et de reproduction hétérosexuel, et chacun montre une émancipation de la sexualité (l'homosexualité avec Hyacinthe, Zéphyr et Apollon ou l'asexualité avec Narcisse) par l'intervention de figures divines qui viennent prendre part au récit, elles le cautionnent, allant même jusqu'à réincarner ces garçons en fleurs que le gel ne fait pas périr. (Sexualité et genre sont aujourd'hui deux termes bien distincts à ne pas confondre, mais même si la Grèce antique fait état d'un dynamisme autour des questions du genre, cette polarité féminin/masculin reste un ordonnancement politique qui permet de hiérarchiser les individus et les comportements.) La fleur est certainement l'élément visuel le plus complexe que l'on peut trouver dans la nature, et l'orchidée est l'espèce vivante qui dispose du plus grand nombre de variétés sur la Terre. Au fil du temps pourtant ces mythes se sont perdus et l'on ne retient vraiment que celui de Narcisse, puni de mort pour avoir refusé les avances d'une femme. La masculinité fragile et diversifié symbolisé par l'orchidée n'a pas survécu à son époque. La force, l'honneur, le courage, le contrôle, l'autorité, la domination, l'héroïsme. Ces mots qui ont constitué et constituent encore en grande partie une définition de la masculinité sont aujourd'hui remis en questionnement. Ces mots glissent de plus en plus vers la description de ce qui est appelé une masculinité toxique . Comme un poison qui s'est répandu de la langue jusqu'au cerveau, jusque dans tout le corps de notre société. En obéissant à un principe primaire de supériorité par la force, la convenance du genre à été établie par des hommes, considérant le fort comme le bon, et le faible comme le mauvais. Comme l'omote et l'ura, les deux genres humains établis ne peuvent exister l'un sans l'autre. Cela veut-il dire pour autant qu'ils ne peuvent pas vivre l'un dans l'autre ? La liberté de la nuance amène l'envie de renouer ce noeud Gordien arbitrairement coupé en deux par 17 l'une des parties (le masculin) et laisser de nouveau libre cours à la fluidité. D'un coté, la notion de féminité change en s'émancipant des chaines qu'on lui a mises aux pieds ; d'un autre, la masculinité se redéfinit peu à peu en rouvrant des portes verrouillées par des hommes, des années voire des siècles en arrière : un processus proche de la résilience."
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