Simon Dupety

Résumé

Il y a énormément de gens, donc énormément d'objets, et d'outils pour les fabriquer. Les hommes vivent d'objets. En France le lien social entre production et consommation a été coupé : loin de nous les machines, les chaînes opératoires et les processus de mise en forme. Amul fabrication dans nos modes de vie. Les outils ont fui les villes, et plus d'objets s'y sont installés. La provenance et l'histoire des produits, de ceux qui les font et de comment, paraît ne pas intéresser les gens : il n'y a aucun attrait dans le monde industriel. En partant je décide de m'ouvrir à d'autres systèmes de vie. À quoi ressemble une société sans industrie ? Comment s'y intègrent les objets et leur fabrication ? Comment produire ? À Dakar je découvre de nouvelles organisations. Les outils de production appartiennent aux gens et s'adaptent à leurs besoins. Au travers de nombreux projets j'observe et j'analyse les systèmes artisanaux qui se mêlent au quotidien. La quantité d'objets y rassemblent beaucoup de gens : ceux qui les fabriquent, et s'adressent à d'autant plus de monde : ceux qui les achètent. Tout ceci est vecteur d'un lien social important qui noue et fait vivre ensemble. La fabrication est totalement inscrite dans le quotidien et participe aux modes de vie: besoins, achats, recyclage, récupération.. Le rapport aux objets est essentiel, et leur conception pragmatique. On s'y interroge sur la place accordée au design, et il devient légitime de questionner nos propres systèmes de production, au regard de l'organisation sénégalaise. L'écriture de ce mémoire a la spontanéité de ces moments de vie, elle a la subjectivité de mon regard et elle s'illustre par des milliers d'images argentiques et numériques, des souvenirs qui ne s'oublient pas. L'objet de cette étude se situe à Dakar.