Wesley Roque

Metagambiarra

Wesley Roque

Metagambiarra

© Béryl Libault

Gambiarra est une expression argotique brésilienne désignant l’utilisation de méthodes et solutions improvisées pour résoudre un problème avec tout le matériel disponible : bricolage, réparation, débrouille. Sous forme d’adjectif, il est également employé péjorativement pour signifier « précaire », « laid », « grossier » ou « mal fini ».

Le projet

En convoquant cette référence vernaculaire, Wesley Roque Da Silva, artiste brésilien installé à Paris, oppose aux surfaces lisses et profilées d’une modernité occidentale à bout de souffle la granularité et l’organicité d’une esthétique de la récupération, du déchet.

Mise en scène dans l’hétérotopie du terrain vague, cette exploration d’un devenir-machine évoque un rapport incarné à la violence de l’architecture, imprimant au sein du chaos urbain, la narration d’une subjectivité en chantier.
Le préfixe « meta » révèle ici une intuition animiste face aux mythes de la modernité, en invoquant l’esprit de la machine et ses cycles de vie et de mort. Ces œuvres se situent-elles dans un référentiel archéologique ou anticipatif ? Par un imaginaire et un vocabulaire hybrides, entre animal, organique et technologie, humain ou posthumain, l’ensemble rappelle la figure conceptuelle et subversive du cyborg chez Donna Haraway, l’étude sur les possibilités de vie dans les ruines du capitalisme mondial d’Anna Tsing ainsi que la poésie et le pragmatisme inventif du Gambiarra.