Marie Piplard

Résumé

Le mouchoir, anciennement tissé de tissu est un objet portant une valeur sentimentale et symbolique différent à chacun, une fantaisie personnelle, personnifiée devenant parfois fétiche. Objet de pacotille, mon objet d'étude m'est alors apparu comme ambassadeur d'une espèce d'objets oubliés, dépassés. Cette pièce aborde néanmoins un usage premier primaire. Primitif à tel point qu'il en devient tabou, répugnant, écarté avec le temps. Pourtant utilisé comme interlocuteur privilégié et incontournable de notre vie émotive, il entrait en relation avec le corps jusqu'à en devenir une partie intégrante. Sa matière étant faite de tissage, il devient couche, seconde peau, ne faisant qu'un avec son propriétaire. Intime, à prêter si l'on se lie d'amitié, d'amour, de tendresse, allant jusqu'aux circonstances de secours, de tristesse. C'est ainsi qu'on le retrouvait constamment détourné, dévié, approprié. Porteur d'une âme désormais jetée, il devient finalement un décor blanc sans aucune vie. Il est laissé à l'abandon pour en avoir des millions, il se retrouve effacé. On les a tout de même aimés, lavés, tachés, troués, mais rien n'y a fait ; Paper est à l'honneur. On ne les voit plus, ils ont tous disparu. Il se retrouve prétexte à discussion, au coeur des questions de notre temps par les positions dont il dépend. Ce mémoire est ainsi une introspection de profils existants, existés, désintéressés, un périple au sein de la grande famille des carrés de tissu.