Théophile Brient

Retour à Moria

Théophile Brient

Retour à Moria

Théophile Brient ©Beryl Libault

L’île grecque de Lesbos, située à une quinzaine de kilomètres des côtes turques est, en raison de sa situation ambiguë entre Asie et Europe, une terre de transit et d’exil où les tragédies de l’histoire semblent se superposer à un rythme effréné.

Le projet

Retour à Moria est le fruit d’une rencontre avec un enfant réfugié dans l’un des camps de Lesbos, celui de Moria, où avait eu lieu en septembre 2019 un incendie mortel ayant entraîné un soulèvement sans précédent de la part des exilés, évènement furtivement illustré dans les médias occidentaux.
Ce voyage initié depuis la Turquie répondait à un questionnement éthique : en tant qu’artistes européens, de quelle manière utiliser notre privilège de mobilité pour visibiliser ceux qui ne l’ont pas ?
En visitant Moria, un enfant s’est emparé de la caméra pour filmer le camp et son bidonville alentour. En septembre 2020, un nouvel incendie s’est déclaré, emportant cette fois 99% du camp,
extra-muros et intra-muros : tout ce qui avait été filmé venait de disparaître en une nuit.
Le film du jeune Milat constituait déjà un début de projet. Face à cette stratification de l’histoire, il fallait donner à voir la vie tragique de ce lieu, tenter de rendre indélébile cette parenthèse si
brusquement refermée. Pour cela, il était nécessaire de revenir à Moria, où les ruines s’étaient déjà recouvertes de fleurs.