Charline Gautier

Se tirer une épine du pied

Charline Gautier

Se tirer une épine du pied

Charline Gautier ©DR

Certains lieux ne sont ni des métropoles fourmillantes, ni des bourgades avec trois péquenauds: il s’agit bien de « trous paumés » mais avec à proximité tout ce qu’il faut pour vivre – un bar-tabac, un Proxi, une boulangerie, une salle des fêtes. Et puis il y a une église,; tu n’y vas pas pour la messe du dimanche mais pour ses marches où tu retrouves tes potes. (…) Les seuls moments où le bled prend un peu vie sont pour les mariages et les enterrements, les matchs de foot et quand le camion de pizza vient, une fois toutes les deux semaines sur la place. (…)

Le projet

Pour imiter la ville, on traîne toute la nuit dans les rues, on boit, on fume des cigarettes.
Tu regardes la télé et les magazines féminins, tu crois que t’as acquis les codes alors que tu te contentes de les contrefaire. Pour aller « en ville », si tu as le permis, c’est une demi-heure de route sinon c’est l’attente sur la place de l’église pour « choper », le seul car qui veut bien t’emmener faire du shopping avec ta meilleure amie.
Passer de la campagne à la ville, c’est un choc émancipateur et bourré de clichés, c’est comme se masturber devant un livre de SVT puis changer pour PornHub.