Laura Francese

Vie de grenier

Laura Francese

Vie de grenier

Laura Francese

Un matin, je suis montée dans le vide-grenier des mots et j’y ai trouvé la source de mon projet : dépoussiérer la langue pour lui redonner du sens.

Le projet

Ce travail d’époussetage au pince-feutre revêtit plusieurs formes.
L’une d’elles est un livre-accordéon qui ne délivre aucun son mais des images : celles de femmes voilées qui prennent le large et d’espèces éteintes qui ne se rallument plus.
Par cette mise en relation de mots et d’images, ce livre pose les seules questions vraiment importantes de la vie : pourquoi les amoureux s’échangent-ils des lettres ?
Quelle est la taille maximale d’une bêtise ? Et surtout, d’où viennent les albatros ? 
Comme ces volatiles malhabiles, je me suis ensuite envolée loin de la langue française et j’ai écrit Les Pépites de Babel, un dictionnaire illustré de mots étrangers intraduisibles en français.
Des mots de tous les continents, porteurs d’autres regards sur le monde et ses curieux habitants.
Ce travail terminé, je suis remontée dans le grenier et j’ai tiré cette fois, non des mots mais des objets. Il faut dire que les objets, plus que jamais, furent nos fidèles compagnons de ces deux années de confinement.
Avec des « portraits de maison », je nous demande ce que les objets et les meubles d’une habitation racontent de ceux qui y vivent.
De mes derniers allers-retours au grenier des mots, j’ai tiré des plans pour s’y retrouver, des poésies pour se souvenir de l’enfance et bien d’autres trouvailles qui conjuguent image et langage.