Y : fragments de la vie d'un signe
Nicolas Pommier
Y : fragments de la vie d'un signe
Informations
Design Graphique
Sous la direction de Philippe Millot
Résumé
Y ? Pourquoi y ? Why? ??????? Pour nous autres Français, le « y » est simplement la 25e et avant-dernière lettre de l'alphabet (l’alphabet latin donc), faisant vaguement doublon avec notre 9e lettre, le « i » (le « i non grec » donc), et servant généralement à orthographier des mots compliqués (des mots d'origine grecque donc). « Y », c'est aussi un mot en lui-même : un adverbe de lieu pour être précis. Ce qu'on ignore souvent en revanche, c'est que le fameux « i grec » occupe la 20e place de l'alphabet grec, sous le beau nom d'upsilon, et qu'il s'y prononce « u » (comme son nom l'indique). Mais les Grecs l'ont eux-mêmes emprunté aux Phéniciens, qui le rangeaient à la 6e place de leur alphabet, sous la prononciation « w’w » (littéralement « hameçon »). Et tout cela est sans compter sur les Russes, qui empruntent eux aussi le « y » des Grecs pour leur alphabet (le cyrillique), où il occupe désormais la 22e place, sous le vocable « ou ». Comment une même lettre en est-elle arrivé à désigner des sons si différents ? Quelles vicissitudes, quelles mutations successives le graphème « Y » a-t-il bien pu subir pour en arriver à faire autant polémique ? Y. Pourquoi. Telle est la question centrale de ce mémoire. Pourquoi cet éternel second : second i après i, seconde inconnue après x, seconde génération avant z? Nous nous pencherons donc sur ce « suppliant qui lève les bras au ciel » dont s'amusait déjà Hugo, cette voyelle semi-consonne délaissée par Rimbaud, cette figure chromosomique qui continue de faire symbole près de 3000 ans après sa naissance. Pour nous, le Y ne sera pas embranchement, divergence ; mais, au contraire, point de convergence, singularité pacifiste qui, nous l'espérons, saura se faire moins sibylline? L'objectif de ce mémoire est d'explorer un fragment de la vie complexe des signes par le biais de l'un d'entre eux, parmi les plus communs : la lettre « y ». Un glyphe, quelques traits ; et déjà s'esquisse la question du sens, le : pourquoi ? Pourquoi cette forme ? D'où vient-elle ? Pourquoi ces sons ? Comment une lettre peut-elle s'échapper de son système d'origine pour devenir objet symbolique voire sensible ? Peut-on dépasser la frontière historiquement tracée entre signifiant et signifié pour considérer un signe dans sa globalité ? Typographie, calligraphie, cinéma, linguistique, poésie, danse, phonologie, sémantique, sémiotique? La motivation est aussi et avant tout de croiser les disciplines et les centres d'intérêt, de proposer un voyage ludique à travers les alphabets et les langues avec, pour fil conducteur, la métaphore du Y.
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