Ana Brena

Là où se perdent les objets sans terre

Ana Brena

Là où se perdent les objets sans terre

Ana Brena ©DR

Il s’agira de parler de vingt-six objets, enfouis dans des boîtes quelque part en Île-de-France. Nous aurons très peu de certitudes à leur sujet, mais nous saurons qu’ils proviennent tous de différentes cultures du territoire qu’aujourd’hui nous nommons le Mexique et qu’ils furent crées à des périodes différentes avant l’arrivée des espagnols et de la (violente) colonisation qui ensuivit. Ou bien peut-être qu’on parlera de répliques mais sans jamais le savoir. Notre manque de certitudes nous fera penser ces objets de manière détournée, en explorant leurs contextes ou en cherchant la parole des personnes qui les auraient touché; leurs vies sociales, leurs vies politiques.

Le projet

Il s’agira de réfléchir à la manière dont ces objets sont communément exposés, notamment en occident, et donc de déplacer le regard non plus vers l'objet, mais vers le regard que nous portons sur l’objet. Observer donc les structures qui les tiennent, les discours qui les présentent, les fonds contre lesquels ils sont photographiés, et poser des doutes sur tout cela. Laisser transparaître les connaissances perdues et effacées, les trous de nos savoirs, et repenser une sorte de musée imaginaire qui met en scène le doute et qui, de ce fait, refuse les histoires hégémoniques, les interprétations fixes, et tout ce qui semblerait un peu trop clair. Nous poserons des questions sans donner de réponses, parce que nous saurons que d'autres personnes, loin d'ici, sauront imaginer plus radicalement des futurs multiples et spéculatifs pour tous ces objets qui nous n'appartiennent tout simplement pas.